Bengal : Caractère, prix, santé et alimentation
Le bengal : un mini-léopard à la maison
S’il est bien un chat de race qui a des origines sauvages, c’est le Bengal ! Ce chat américain, aux origines récentes, est en effet issu d’un croisement entre le chat domestique (Felis silvestris catus) et le chat-léopard du Bengale (Prionailurus bengalensis) dont les premiers spécimens remontent à 1963 aux États-Unis.
Progressivement sélectionné pour préserver son apparence sauvage de mini-léopard, tout en préservant un caractère de chat domestique, le Bengal est devenu aujourd’hui une race très appréciée du grand public, puisque c’est la 3ème race la plus demandée en France en 2021, avec 4742 naissances enregistrées au LOOF, le Livre Officiel des Origines Félines !
Retour sur une race emblématique, à la robe caractéristique et au caractère en or, mais qui demande de l’espace pour exprimer son tempérament de petit fauve.
Au origines de la race : le chat-léopard du Bengale
L’histoire commence en 1963, lorsque l’éleveuse américaine Jean Mill (alors mariée à Robert Sugden dont elle portait le nom) décide de croiser un chat-léopard d’Asie avec un chat domestique afin, pense-t-elle, de sauver l’espèce sauvage, alors fortement menacée par le braconnage et la vente illégale de chatons. L’idée de créer une race nouvelle, en tous points semblable au chat du Bengale germe dans sa tête avec l’espoir que cela puisse préserver les félins sauvages.
Elle décide donc de marier une femelle Prionailurus bengalensis avec l’un de ses chats domestiques, un American shortair de couleur noire. Naîtront un mâle et surtout une femelle de cet union improbable, qu’elle appellera Kin-Kin, semblable en tous points à sa mère.
Jean Mill doit attendre 1970 pour relancer son programme d’élevage, n’ayant pu poursuivre son projet à cause de problèmes familiaux et surtout économiques. En 1975, elle reçoit 8 femelles hybrides de chat-léopard de la part de William Centerwall, un chercheur de l’Université de Californie qui les avait utilisées pour ses recherches, alors persuadé que les chats-léopards étaient immunisés contre la leucose féline.
Après plusieurs croisements avec différentes races dont le Mau égyptien, le Siamois et le Burmese, et plusieurs dons de chats-léopards trouvés dans des zoos et des refuges, l’éleveuse peut engendrer plusieurs générations de chats en limitant la consanguinité jusqu’à obtenir enfin, en 1985, les premiers chats de race Bengal, aptes à être présentés en exposition féline. Ils avaient été acceptés dans les « Nouvelles races et couleurs » de l’Association Féline Internationale (The International Cat Association, notée TICA) deux ans plus tôt.
En 1991, la race est officiellement reconnue par la TICA. Les autres associations félines suivront, dont le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) en 1997.
Des croisements avec les chats-léopards, sont issus des chatons hybrides de première génération, appelés « F1 », puis en seconde génération, des chatons semi-sauvages, dits « F2 ». Il faut attendre la 4ème voire 5ème génération (« F4 » ou « F5 ») pour que les chatons soient appelés chats domestiques (Historiquement en France, pour posséder des chatons F3 ou moins, il était nécessaire d’être titulaire d’un certificat de capacité « Grands fauves »)
Depuis la fin des années 2000, l’hybridation est interdite dans la race.
Un physique de mini-panthère
Indéniablement, le Bengal est un chat de race dont la principale caractéristique est la robe, dont deux motifs sont aujourd’hui acceptés et doivent présenter un fort contraste :
- Le spotted, devenu « rosette » en français, dont les motifs sont des tâches idéalement rondes, ouvertes ou fermées, avec un contour sombre et le centre de couleur (reprenant la couleur de base de la robe, fauve par exemple) ; les Bengals spotted ont un contraste idéalement net.
- Le marbled, francisé en « marble », dont les motifs sont des tâches semblables aux rosettes, mais allongées et donnant des formes évoquant celles de la panthère longibande. Ces lignes sombres de démarcation donnent un contraste encore plus extrême, avec des contours très nets sur les flancs.
Très athlétique, ce chat présente une puissante musculature, montée sur une ossature forte soutenant un corps long de taille moyenne à grande, terminé par une queue épaisse à sa base, et arrondie à son extrémité.
Sa fourrure, dense, doit être « couchée » sur le corps et le poil demeure assez court. Très brillante, elle présente une texture exceptionnellement soyeuse, d’une douceur assez inhabituelle.
Sa tête, plus longue que large, forme un triangle aux faces arrondies, portée par un cou bien proportionné. Elle se distingue des autres races de chats domestiques en ce sens qu’elle semble plus petite par rapport au corps. C’est une caractéristique recherchée, issue de l’espèce sauvage originelle, mais elle ne doit pas être exagérée. Le museau, fort, est encadré par des coussinets proéminents, portant les moustaches de part et d’autre de la tête, et des pommettes hautes et saillantes.
Les yeux, assez ronds et bien espacés, doivent être verts ou or ; le bleu et l’aigue-marine sont respectivement autorisés chez les chat de couleur colorpoint et mink. Ils sont surplombés par des oreilles de petite taille, arrondies à la base large, et pointant vers l’avant.
Côté corpulence, le mâle est plus grand que la femelle, avec un poids de 5 à 7 kg, qu’il atteint assez vite. La femelle Bengal, plus menue, est de croissance lente, atteignant un poids moyen de 4 kg une fois adulte.
Des couleurs assez exclusives
Si seuls deux motifs sont autorisés (le spotted et le marbled, comme expliqué précédemment), les couleurs, elles n’en sont pas moins limitées, avec 3 tonalités différentes :
- Le brown tabby (ou black tabby, donnant des couleurs de bases) ; dans cette famille de couleurs, le chat doit idéalement être dans les tons roussâtres, chauds, offrant des nuances oranges, jaunes, marron clair ou crème, avec des zones très claires sur le poitrail, le menton, le ventre et l’intérieur de pattes, et des coussinets noirs. Les yeux sont forcément or ou vert.
- Le seal tabby point (grâce au gène colorpoint, donnant des extrémités plus foncées) ; la couleur est plus claire, avec des tons variant entre le crème et l’ivoire, le cuir et le crème « chaud ». Contrairement aux autres races de couleur colorpoint, la différence entre le corps et les extrémités est presqu’invisible, mais les yeux sont bien bleus.
- Le seal sepia tabby ou seal mink (variante du colorpoint) ; cette variante intermédiaire du colorpoint offre moins de différences de couleur sur le corps par rapport à la couleur de base, avec des tons chocolat, zibeline, ivoire, crème et cuir assez c lair. Les coussinets sont généralement marron foncés, avec des tâches roses autorisées, et les yeux sont aigue-marine.
Ce sont une grosse dizaine de couleurs qui sont autorisées dans la race, dont un surprenant Bengal « black », au marquage assez peu visible. La plus emblématique reste la couleur « Brown », qui rappelle le chat-léopard original.
Un hyperactif plein de douceur
Le Bengal fait partie de ces races jeunes, dont la sélection drastique faite par les éleveurs a permis d’acquérir un caractère docile et extrêmement doux. Sous sa robe de léopard, se cache un chat on ne peut plus sociable, ayant pris le meilleur du chat domestique tout en conservant ses aptitudes de chasseur exceptionnel.
Sensible à son entourage, le Bengal charme facilement par son apparence de petite panthère et sa douceur qui n’a rien de légendaire. Il sait s’adapter à ses maîtres, et ne rechigne jamais à s’adonner à d’énergiques séances de jeu, sans jamais imposer son humeur. Intelligent et espiègle, il aime les caresses et sait donner en retour toute son affection. D’un naturel méfiant, il sait rapidement accepter les inconnus, faisant le faux timide.
Son intelligence fait l’objet de toutes les attentions, de nombreuses vidéos montrant ses aptitudes à être littéralement dressé comme un chien ! Peu bavard, il n’a pas le miaulement habituel des chats domestiques, ayant hérité d’une voix rauque de fauve de ses ancêtres bengalis.
Comme l’Abyssin, il affectionne particulièrement l’eau : un autre caractère hérité de ses ancêtres asiatiques. Mais s’il est une chose à laquelle il est attaché, c’est la chasse, et donc le jeu ! Sauteur et grimpeur, il lui faudra un espace de jeu suffisamment vaste et correctement équipé, pour qu’il puisse exprimer toutes ses aptitudes félines. Assez hyperactif, il trouve toujours des choses pour occuper son temps libre : il faudra donc veiller, lors de vos absences, à lui laisser suffisamment de jouets pour l’occuper !
Alimentation et entretien
Cette hyperactivité en fait un chat au solide appétit, qui doit compenser son caractère hyperactif par une alimentation riche. Il faudra privilégier des croquettes haut de gamme, riches en nutriments, afin de compenser son besoin énergétique élevé.
Côté toilettage, le Bengal est facile à vivre : son poil court et infiniment soyeux ne nécessite qu’un brossage hebdomadaire, afin d’éliminer les éventuels poils morts. Le Bengal, contrairement à beaucoup d’autres races, ne perd quasiment pas ses poils !
Le Bengal, un chat qui s’adapte, mais qu’il faut préserver
Si sa capacité d’adaptation n’est pas un problème avec les enfants, il faudra veiller à convenablement leur enseigner les règles avec leur petit compagnon : le Bengal déborde d’énergie, tout autant que les enfants, et il ne rechignera jamais à de folles séances de jeu ! Mais quand il entrera en période de calme, il conviendra de le laisser tranquille afin d’éviter tout stress inutile.
Avec les autres chats, le Bengal peut s’entendre convenablement, s’il a été habitué très jeune. Bien que cela ne soit plus d’actualité, il fallait dans le passé éviter tout contact entre les hybrides et les chats domestiques. Les Bengals actuels n’ont plus ces problèmes, mais comme tous les chats, ils nécessitent un temps d’adaptation.
Face aux chiens, les chats de cette race sont plutôt sociables, tant que la gente canine respecte son espace vital. Habitué jeune, un Bengal peut très bien s’entendre avec un chien !
Mais s’il est une chose à laquelle il faudra prêter une attention toute particulière, c’est la sécurisation de son territoire : le Bengal, chat hyperactif, fait partie des races fugueuses qu’il faut protéger de l’extérieur. Des dispositifs adaptés devront équiper vos fenêtres pour éviter tout risque de fuite, et s’il doit sortir, un espace sécurisé devra être mis à sa disposition (enclos par exemple)
Côté santé
Le Bengal a hérité de certaines maladies issues des croisements originels ayant construit sa race. Ainsi, la principale maladie héréditaire dont il est sujet est la PK-Def.
La PK-Def, ou déficience en pyruvate kinase, est une maladie génétique liée à une mutation autosomale récessive, provoquant une déficience en globules rouges aux conséquences fatales. En termes simples, cela signifie que le gène responsable de la PK-Def doit être apporté par la mère et par le père, pour s’exprimer et provoquer des symptômes. Les éleveurs recourent donc à des tests ADN pour l’éliminer de leurs lignées.
Comme beaucoup d’autres races, le Bengal est également touché par la HCM, la cardiomyopathie hypertrophique féline (ou CMH). Des échographies annuelles permettent de prévenir les premiers symptômes, et de limiter les risques d’arrêt cardiaque ou de complications. De manière générale, les élevages réalisent ces diagnostics auprès de leurs reproducteurs afin de limiter les risques chez les chatons.
Acquérir un Bengal
Aux origines, le Bengal faisait partie des races parmi les plus onéreuses sur le marché des chats de races. Avec le temps, et la démocratisation de son élevage, il faut désormais compter entre 800 et 3500 € pour un Bengal avec pedigree LOOF.
En matière de budget, compter jusqu’à 50 € par mois en comptant des croquettes de qualité, l’entretien vétérinaire et la litière : posséder un Bengal se mérite !